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Les stratégies numérique sont «Species rara»

14 min.
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de Marc K. Peter

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De nombreuses PME suisses ont énormément de retard à rattraper. C’est ce que montrent les résultats d’une étude de la FHNW réalisée en partenariat avec la Banque WIR.

L’équipe de projet de la Haute Ecole Spécialisée en Economie du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW) et du Strategylab s’est fixé pour objectif de soutenir les PME dans leur effort de développer et de planifier leurs stratégies d’entreprises à l’ère numérique. Plus de 1800 personnes ont participé à cette étude fondamentale désormais disponible avec son guide pratique. Parmi ces dernières, 390 responsables de PME ont été interviewés par téléphone.

Les résultats de l’étude confirment l’hypothèse que seule une minorité de PME suisses (mais en revanche bien davantage de grandes entreprises) dispose d’une stratégie numérique. Seulement la moitié des PME a formulé une stratégie relative à l’orientation numérique (en guise de composant de la stratégie d’entreprise ou séparément) pour les prochaines années. Cette valeur est trop basse face à un environnement extrêmement compétitif marqué par un grand nombre de nouvelles technologies.

Seulement la moitié des PME suisses procède au moins une fois par année à une analyse du marché, un quart d’entre elles ne le fait même jamais. On peut donc se demander pour quelle raison la moitié des PME suisses fonctionnent sans stratégie numérique et pourquoi un quart des PME n’analyse jamais son proche marché. Il existe sans doute de nombreuses raisons pour cela mais le fait de négliger ces tâches de management n’est certainement pas judicieux du point de vue de la gestion de l’entreprise.

«Un tiers des PME part de l’hypothèse que les stratégies numériques de la concurrence mettent en danger leur propre existence..»

Il faut souligner que la pandémie du coronavirus a considérablement influencé les chefs d’entreprises. En moyenne, les chefs d’entreprises interrogés évaluent l’influence de la Covid sur leur stratégie d’entreprise à un niveau de 4.5 sur une échelle de 10. Plus de la moitié des PME part de l’hypothèse qu’il leur sera nécessaire d’adapter la stratégie d’entreprise au cours de ces deux à trois prochaines années en raison de la mutation numérique en cours.

Un tiers des PME part de l’hypothèse que les stratégies numériques de la concurrence mettent en danger leur propre existence. Toutefois, seule la moitié des entreprises incluses dans ce tiers dispose d’une stratégie numérique. Cela représente également une grande proportion d’entreprises qui se sentent menacées; finalement, une plus petite portion des entreprises disposent effectivement d’une stratégie numérique.

ACT-Développement-de-stratégie-des-PME-à-l'ère-numérique-Whitepaper-Banque_WIR

Téléchargement et liste de contrôle stratégique

Résultats de recherche et guide pratique

La publication de 340 pages de la Haute Ecole Spécialisée en Economie FHNW et du Strategylab comporte de nombreux conseils pour la pratique, articles spécialisés et exemples de stratégies et de liste de contrôle et peut être téléchargée gratuitement sous forme de fichier PDF à l’adresse:

 

Le «Digital Strategy Check»

Le test stratégique permet à chaque PME d’effectuer elle-même un bref contrôle pour déterminer son degré de maturité numérique et les mesures à prendre pour mettre au point sa propre stratégie. Vous trouverez le test sous:

 

Résumé avec canevas pour ateliers de travail

Vous trouverez ici un résumé sur 20 pages des principaux résultats de l’étude et le canevas pour ateliers de travail de planification et de mise en oeuvre de votre propre mutation numérique.

En ce qui concerne le degré de mise en œuvre de la mutation numérique, un total de 35 mesures recouvrant sept différents champs d’action ont fait l’objet de questions. L’échelle des réponses allait de 1 (absolument pas mise en œuvre) à 4 (partiellement mise en œuvre) puis jusqu’à 7 (entièrement mise en œuvre). Ces résultats montrent que les PME suisses sont actives dans l’ensemble des sept champs d’action de la mutation numérique:

  • Produits, prestations de services et projets orientés aux besoins des clients (également par le biais des canaux numériques) (4,0)
  • Optimisations et automatisations de processus (4,0)
  • Nouvelles stratégies (numériques) et nouveaux partenariats stratégiques (3,9)
  • Nouvelles solutions et méthodes pour la gestion d’entreprise et la gestion des ressources humaines (3,9)
  • Utilisation de données de l’entreprise et des clients et investissements dans le Cloud (3,9)
  • Investissements dans de nouvelles technologies et la sécurité IT (3,5)
  • Développement du marketing numérique et des canaux numériques (3,4)

L’étude montre que les PME suisses pourraient (et devraient) investir beaucoup plus d’énergie dans les analyses de marché, spécialement si l’on tient compte de l’activité plus intense mesurée dans les grandes entreprises. De telles analyses fourniraient également les données nécessaires aux stratégies numériques souvent inexistantes auprès des PME. L’analyse et la mise en œuvre de stratégies (numériques) permettraient de planifier et d’établir une base pour la propre transformation de l’entreprise. Il serait tout particulièrement recommandé de prévoir le temps et l’espace nécessaires à une discussion au sujet des thèmes, des interrogations et des potentiels susmentionnés.

La 2ème partie («Planification et mise en œuvre de la mutation numérique à l’aide de la méthode ACT») paraîtra dans l’édition «WIRinfo – le magazine des PME suisse» du mois d’Octobre. Elle montrera aux PME de quelle façon elles peuvent elles-mêmes discuter avec leurs équipes des principales questions et des thèmes essentiels relatifs au développement de stratégies afin d’élaborer leur propre stratégie visant à aborder l’ère numérique.

La situation dans l'hôtellerie et la restauration

L’étude a également montré que la COVID-19 a eu un gros impact sur la branche «Hôtellerie, restauration, art, design et divertissement». Sur une échelle de 1 à 10, les entreprises interrogées ont évalué l’influence de la crise du coronavirus à 7,4 (la moyenne des PME suisse se situe à 4,5). L’étude montre également que la branche subit d’importants changements. Plus de la moitié des personnes ayant participé à l’étude dit qu’ils ont dû modifier au cours de ces deux dernières années leur positionnement sur le marché, respectivement leur positionnement marketing.

L’hôtellerie et la restauration ont un grand retard à rattraper

En ce qui concerne la question portant sur la satisfaction des PME en matière de mutation numérique, l’hôtellerie et la restauration occupent la dernière place: un tiers de établissements (31%) est insatisfait des progrès réalisés (69% sont satisfaits). En moyenne suisse, il n’y a qu’un cinquième des PME (19%) qui se disent insatisfaites; 81% sont satisfaites, voire très satisfaites.

Où sont les stratégies numériques?

C’est dans l’hôtellerie et la restauration qu’il y a le moins de stratégies numériques par rapport à toutes les branches économiques en Suisse. Seulement 35% des établissements indiquent qu’ils disposent d’une stratégie numérique. Pourquoi donc? Il y aurait un important potentiel dans le domaine des médias sociaux (par exemple avec des images de manifestations, de clients satisfaits, de nouveaux menus etc.) et des diverses plates-formes pour faire de la publicité ou organiser la vente et la livraison à domicile de mets et de boissons. A l’aide d’un logiciel adéquat, il serait en outre possible d’organiser plus efficacement la gestion des stocks et les achats et de tenir la comptabilité. De plus, une base de données actualisées relative aux données des clients permettrait d’encourager les clients par e-mail ou par SMS à revenir manger au restaurant (par exemple avec des actions promotionnelles) s’il y a déjà longtemps qu’ils ne sont plus venus

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Marc K. Peter

dirige le centre de compétences Mutation Numérique auprès de la Haute Ecole Spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse FHNW

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