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«Je suis prête!»  

20 min.
Flury

de Daniel Flury

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Début avril, Elena Hartmann – ambassadrice de marque de la Banque WIR – a remporté pour la deuxième fois consécutive le Tour El Salvador. La prochaine compétition est prévue pour le 12 juin avec le Tour de Suisse Women. Cependant, cette spécialiste du contre-la-montre doit composer avec un élément regrettable: l’édition de cette année ne prévoit aucune épreuve de contre-la-montre.

Toutes nos félicitations! Début avril, tu as remporté le Tour El Salvador pour la deuxième fois consécutive – et ceci en tant que membre d’une toute nouvelle équipe! T’attendais-tu à ce résultat?

Elena Hartmann: J’avais espéré avoir cette chance, mais après être passée du Roland Cycling Team au Ceratizit Pro Cycling Team au mois de mars cette année, je ne pouvais pas trop compter sur le fait que Ceratizit soit au départ au Salvador. J’ai donc bien entendu été très agréablement surprise d’entendre que cette participation était assurée. J’avais des chances réalistes de pouvoir défendre mon titre parce que la course de cette année a eu lieu dans la même région qu’en 2024, en partie même avec des étapes pratiquement identiques. Cependant, se retrouver au départ avec un nombre beaucoup plus élevé d’équipes de très bonne qualité constituait un défi tout particulier.

À cela venait s’ajouter le fait que ce n’est que sur place que j’ai pu faire la connaissance de mes cinq camarades d’équipe qui participaient au tour d’El Salvador. Heureusement que nous nous sommes très bien comprises dès le début.

Ta victoire de 2024 a-t-elle eu une influence sur l’identité de la coureuse qui a repris le rôle de leader cette année?

Notre équipe ne comporte pas d’athlète qui sorte vraiment de l’ordinaire et qui pourrait être considérée, dès le départ, comme la leader naturelle de l’équipe. En d’autres termes: nous avons plusieurs leaders. Le profil de la course détermine laquelle de nous prendra le lead. Si l’on voit qu’un sprint et une étape de montagne seront décisifs, nous soutenons la spécialiste en question. Au Salvador, comme j’ai remporté le prologue, le groupe a rapidement convenu: «Nous allons parcourir les quatre prochaines étapes pour Elena.»

«Mein Ziel: Marlen Reusser herauszufordern!»

Jamais deux sans trois! Penses-tu que tu pourras défendre ton titre en 2026?

Cela dépendra du planning de l’équipe. En 2024, je pensais que la participation au Tour El Salvador était sans doute un événement isolé – et il en est allé tout autrement. Cette année à nouveau, la course m’a apporté beaucoup de plaisir et je serais très heureuse de pouvoir à nouveau y participer en 2026 si elle figure au programme de l’équipe pour une troisième participation.

Qu’est-ce qui rend le Tour El Salvador si particulier pour toi?

C’est avant tout la population locale. Les gens au Salvador sont tellement cordiaux! Certains m’ont même reconnue et m’ont montré des photos de l’année passée. Une mère est venue me trouver avec sa fille en me racontant que j’avais réussi à inspirer cette dernière qui voulait devenir comme moi. Tout cela fait oublier les côtés plus sombres qui existent également. N’oublions pas qu’il s’agit d’un pays pauvre où les cabanes avec de la tôle ondulée en guise de toit sont courantes, où les déchets et les chiens de rue sont partout; il n’y a pas de trains ou de bus tels que nous les connaissons, au mieux des pick-ups sans horaire fixe. À chaque fois, la police nous escortait – pas pour nous protéger de la criminalité, mais bien pour nous montrer le chemin à suivre à travers une circulation véritablement chaotique.

Elena Hartmann

Ton équipe précédente – Roland – misait sur des vélos de course de la marque Pinarello. L’équipementier de Ceratizit n’est autre qu’Orbea. Cela signifie-t-il que tu as dû changer certaines de tes habitudes?

Et comment! Chaque vélo a sa propre géométrie et se conduit différemment. Dans mon cas, c’était surtout l’écart entre la selle et le guidon qui m’irritait. Le réglage actuel n’est toujours pas optimal et pas précisément comme je le voudrais. J’ai l’impression que je sens chaque millimètre qui s’écarte de ma position habituelle. Or, ce n’est pas tout: les pneus, les roues, les pantalons, le casque sont également différents et demandent que l’on s’y habitue – et nous ne parlons que du vélo de route. Le réglage du vélo réservé au contre-la-montre n’a même pas commencé.

La particularité de l’équipe Ceratizit est le fait qu’il représente presque autant de nations qu’il ne compte d’athlètes – d’A comme Afghanistan jusqu’à H comme Hongrie. Comment as-tu réussi à y trouver ta place en tant que seule Suissesse?

Nous sommes 14 athlètes provenant de 11 nations et aucun pays n’y est représenté plus de deux fois. Nées entre 1998 et 2003, toutes mes collègues sont plus jeunes que moi; pour certaines, la différence d’âge atteint 11 ans. Je n’ai pas fait la connaissance de toutes mes collègues en même temps, car chaque course ne fait intervenir que six athlètes. Au Salvador, j’ai ainsi fait pour la première fois connaissance de quelques membres de l’équipe alors que j’en connaissais déjà deux autres de deux courses disputées en Italie. Mon avantage est qu’avec mon allemand et mes connaissances en français, en anglais et en italien, j’ai beaucoup de facilité à nouer des contacts. Je me sens extrêmement à l’aise au sein de cette équipe – et comme je me sens de toute façon comme une jeune fille de vingt ans, il m’est également très facile de surmonter les différences d’âge (elle rit).

Avant ton arrivée chez Ceratizit, dix athlètes de l’équipe précédente ont cherché à être recrutées par d’autres équipes. Cela ne t’a-t-il pas inquiété?

Non, je savais que les échanges chez Ceratizit étaient très humains. Les changements avaient des raisons sportives ou tactiques: le sport cycliste féminin connaît une évolution fulgurante. Chaque année, l’association faîtière Union Cycliste Internationale UCI publie de nouvelles exigences – par exemple en ce qui concerne la taille d’une équipe ou ses finances. À l’époque, il était loin d’être certain que Ceratizit serait en mesure de répondre aux nouvelles exigences. Dans le pire des cas, les athlètes auraient dû accepter que l’équipe soit recalée de «l’UCI WorldTour» au niveau «UCI Pro Continental», nettement plus bas. Pour pouvoir continuer à rouler avec certitude au niveau de pointe, de nombreuses athlètes Ceratizit ont choisi de rejoindre préventivement des équipes qui répondaient déjà à toutes les exigences. Participer à des courses WorldTour ou Continental n’est pas forcément le plus important pour moi. L’ambiance qui règne au sein de l’équipe et les rapports que nous entretenons entre nous sont beaucoup plus importants. Je veux aussi m’amuser – ce qui ne signifie pas que je ne veux pas donner le meilleur de moi-même!

Dans l’interview que tu nous as accordée dans le numéro de mars de WIRinfo, tu as mentionné ta faiblesse que tu appelles la «puissance de 1 à 5 minutes». As-tu eu l’occasion de travailler là-dessus?

Oui, je m’entraîne avec beaucoup de persévérance! Deux jours après la fin du Tour El Salvador – et souffrant encore un peu du jet-lag – j’ai fait un test d’une minute et le résultat était le meilleur que je n’aie jamais obtenu. Le résultat confirme mon impression générale que ma forme physique est bonne, ce qui me rend confiante.

Elena Hartmann_EM2024_Arne Mill

Le Tour de Suisse Women commence le 12 juin. Où en es-tu avec tes préparatifs?

Mon calendrier de courses est plein et j’ai fixé mes priorités mi-avril avec mon entraîneur. Je me concentre sur le Tour de Suisse et je suis prête!

Le fait que la course ne prévoie pas de contre-la-montre cette année représente-t-il un grand désavantage pour toi en tant que spécialiste de ce type de course?

Je ne m’y attendais pas. Le Tour de France, auquel Ceratizit participera également, ne prévoit pas de contre-le-montre non plus. Cela me brise le cœur!

Y a-t-il au moins l’itinéraire du Tour de Suisse Women de cette année qui t’arrange d’une manière ou une autre?

Tout à fait: sur les étapes 3 et 4, je connais chaque millimètre de route. Je connais par cœur surtout la région autour de la Rigi et bien sûr celle de Baar où je suis domiciliée, une localité que nous traverserons. Lorsque tu sais ce qui t’attend, beaucoup de choses sont plus faciles. Globalement, le profil de l’itinéraire est vraiment très captivant. Je me réjouis du Tour dans son entier, en particulier la pièce de résistance que sera le col du Jaun.

Quel est ton objectif pour les Championnats de Suisse qui auront lieu juste après le Tour de Suisse?

Le contre-la-montre se tiendra à nouveau à Steinmaur où j’ai obtenu mon premier titre en 2022. Il se pourrait même qu’il s’agisse du même itinéraire. Je pense que c’est de bon augure. Contrairement aux années 2022, 2023 et 2024 – les années pendant lesquelles j’ai été championne suisse de contre-la-montre –, il est probable que Marlen Reusser se trouvera, elle aussi, au départ cette année. Rappelez-vous qu’elle est quadruple championne suisse, double championne d’Europe, vice-championne du monde et médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de 2020, rien que dans le contre-la-montre. Mon objectif: défier Marlen!

 

Tu poursuis également l’objectif de recruter d’autres sponsors. As-tu déjà eu du succès dans ce domaine?

C’est en cours, je n’écris pas un grand nombre de mails, mais je recherche de manière ciblée des entreprises et des marques dont je pense qu’elles pourraient trouver une utilité mutuelle au sponsoring. J’ai déjà pu décrocher un rendez-vous avec une entreprise locale.

Dreifache Schweizer Meisterin im Zeitfahren

Die Bündnerin Elena Hartmann (34) hat ihren Bewegungsdrang schon als Kind in verschiedenen Sportarten ausgelebt. Mit 25 Jahren begann sie, Triathlon zu betreiben, wobei sie sich auf dem Velo am wohlsten fühlte. Dies führte dazu, dass sie an Zeitfahr­rennen teilnahm und 2022 – für alle überraschend – die Schweizer Einzelzeitfahrmeisterschaften für sich entscheiden konnte. Ein Erfolg, den Elena Hartmann auch in den beiden folgenden Jahren, nunmehr als Profi, für sich verbuchen konnte.

Zu ihren Erfolgen zählt Elena Hartmann den Sieg an der Tour de Berlin Feminin 2023 und den Vize-Schweizer-Meister-Titel im Strassenrennen (hinter Marlen Reusser). 2024 gewann sie den Grand Prix Presidente in El Salvador und 2024 sowie 2025 die Gesamtwertung der Tour El Salvador.

Seit Anfang Jahr ist Elena Hartmann zusammen mit Franco Marvulli Markenbotschafterin der Bank WIR.

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