WIR: mieux vaut investir que gémir
«Je ne sais pas comment dépenser mes WIR!» Cela vous dit quelque chose? Il est fort probable que oui. L’idée de la monnaie complémentaire est née voilà 83 ans et reste unique au monde.
En effet, la monnaie WIR est combinée avec une licence bancaire depuis 1936. De la nouvelle monnaie est créée grâce à l’octroi de crédits pour les investissements de petites et moyennes entreprises.
Et pourtant: de nombreuses PME suisses reprochent au système WIR d’être indolent, voire même collant – une impression encore renforcée au sens figuré par le célèbre chèque. Pourtant, l’idée du Cercle économique qui a germé en 1934 lors de la crise économique est plus actuelle que jamais: soutenir le marché intérieur suisse et promouvoir les PME – l’épine dorsale de l’économie helvétique. L’idée de base d’hier, d’aujourd’hui et de demain est la solidarité entre les entreprises.
Certes, travailler avec des WIR exige un investissement initial. Plus précisément, au moment de définir le taux d’acceptation WIR optimal. En participant au réseau WIR, vous développez votre clientèle et accédez ainsi à de nouvelles sources de revenus. Mais avant d’encaisser des recettes, il faut analyser les dépenses avec soin. Autrement dit: la poule et l’œuf – pour une fois les rôles ont changé.
Un entrepreneur doit d’abord répondre à ces questions:
- Quel pourcentage de mon chiffre d’affaires est déjà réalisé actuellement avec des participants WIR?
- Quel chiffre d’affaires supplémentaire puis-je espérer en tant que participant WIR si j’acquiers de nouveaux clients?
- Quels investissements pouvant être financés avec des WIR ai-je planifiés dans un avenir proche?
- Lesquels de mes fournisseurs sont des participants WIR – quel montant en WIR pourrais-je donc vraisemblablement réinjecter dans le circuit monétaire?
- Quel est le taux d’acceptation WIR de mes concurrents de la branche?
Ces réponses permettent de définir le taux d’acceptation optimal – au besoin avec l’aide des conseillers à la clientèle WIR. En résumé: un taux d’acceptation nettement inférieur à la moyenne de la branche réduit la visibilité et par conséquent la motivation des participants WIR à faire des affaires avec ces PME. Le taux d’acceptation est au contraire trop élevé lorsque les WIR encaissés ne peuvent pas être entièrement réinvestis (dans l’entreprise ou dans le cadre de projets d’investissement extraordinaires). Rappelons-nous: «Je ne sais pas comment dépenser mes WIR!»
WIR étant également un puissant réseau de PME, il est possible de mettre en relation clients et fournisseurs – que ce soit personnellement lors de l’un des nombreux Business-Events ou, au terme de la phase complète de modernisation et de numérisation menée à bien en automne dernier, sur une plate-forme en ligne gratuite appelée « WIRmarket » que le monde WIR peut utiliser à la fois comme point de rencontre, shop et moteur de recherche.
Ce qu’il ne faut pas oublier: les entreprises qui génèrent avec un taux d’accepation WIR de 20% un chiffre d’affaires supplémentaire de 50 000 francs grâce à leur affiliation au réseau WIR n’encaissent pas seulement 10 000 WIR, mais aussi 40 000 francs suisses. Et cela, de clients qui ne leur auraient très probablement pas acheté de produits ou de prestations si cette PME n’acceptait pas la monnaie complémentaire.
L’argent n’est pas fait pour être thésaurisé ou pour dégager un rendement, mais pour huiler les rouages de l’économie sous forme de liquidités. Actuellement, le niveau historiquement faible des taux d’intérêt tend à freiner la vitesse de rotation de l’argent WIR. Avec un chifffre d’affaires de 1,28 milliard de francs, la monnaie complémentaire contribue cependant largement à soutenir le marché intérieur suisse.
Les financements en monnaie comlémentaire sont très avantageux du point de vue des intérêts. Le paquet WIR pour PME inclut même un crédit immédiat de 10 000 WIR sans commission et sans intérêts – selon la devise: d’abord investir avant d’encaisser des recettes.
Helpy.ch
L’article a été publié initialement sous le titre «KMU-Geld WIR: Huhn und Ei des Geschäftens» sur la plateforme d’experts «helpy.ch» de la Stiftung KMU Schweiz.
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