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«Les maisons individuelles se raréfient»

21 min.
PR und Corporate Communication der Bank WIR

de Volker «Vloggy» Strohm

20 articles

Le travail à domicile devient de plus en plus fréquent: l’architecte Philipp Berger constate une hausse de la demande d’espaces résidentiels aux plus généreuses dimensions suite à la pandémie.

La pandémie du coronavirus ne nous lâche pas, un grand nombre de secteurs économiques sont directement touchés par les fermetures imposées par les autorités ou le sont indirectement par la grande incertitude qui semble largement régner au sein de la population. Qu’en est-il de la construction en Suisse?

Philipp Berger: Pour l’instant, tout va bien. C’est très étonnant.

Pourtant, la pandémie du Covid-19 touche également les chantiers.

Oui. Tous les maîtres d’œuvre doivent travailler avec le masque de protection. Pour le reste, je ne dirais pas que le secteur de la construction est soumis à des restrictions.

Pourquoi la demande se maintient-elle?

Où investir de l’argent aujourd’hui, si ce n’est dans l’immobilier? Les alternatives font tout simplement défaut.

Des sondages comme celui sur les préoccupations des Suisses montrent que les gens ont de plus en plus de craintes quant aux conséquences économiques de la pandémie du coronavirus. N’y aurait-il pas lieu de faire preuve d’un peu plus de retenue?

À dire vrai, nous nous attendons précisément à cette réaction depuis le mois d’avril 2020 mais nous ne constatons aucun effet correspondant. L’immobilier demeure la variante la plus sûre de placer de l’argent. Nous n’enregistrons un tassement que dans le secteur des grands chantiers, c’est-à-dire les projets de très grande ampleur comportant des logements à louer. Ici, le marché est plus que saturé – le secteur des logements en propriété, quant à lui, n’a rien perdu de son attrait.

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Réalisation proverbiale du rêve de devenir propriétaire de son logement: cette maison individuelle à Nottwil, sur les rives du lac de Sempach, a été réalisée par la société BF architekten sursee AG.

«La vie urbaine entre, d’une certaine façon, en concurrence avec le travail à domicile.»

De plus en plus de gens travaillent de plus en plus souvent depuis leur domicile. Avez-vous modifié les standards d’aménagement des biens immobiliers destinés au logement compte tenu de ces nouveaux impératifs?

Nous percevons très clairement un besoin accru d’être à l’aise chez soi – par conséquent, le thème du luxe se retrouve de plus en plus souvent au centre de l’attention. Les personnes déjà propriétaires de leur logement commencent à l’équiper davantage – et prévoient une piscine ou un jacuzzi. Travailler à domicile doit être aussi attrayant que possible. C’est à son tour lié au thème de l’investissement mais également au fait que l’on ne peut plus guère s’évader. Nous comptons un installateur de piscines parmi nos clients: jamais encore, dans toute sa carrière, il n’aura reçu autant de commandes; ces deux prochaines années, il n’a plus une minute de libre.

Qu’en est-il du travail à domicile à proprement parler, c’est-à-dire le bureau ou la salle de travail?

Ces pièces sont soumises à des transformations: lorsque c’est possible, elles sont agrandies ou leur aménagement est adapté aux besoins. Dans le cas de familles comptant de petits enfants, il apparaît qu’il peut être avantageux de «protéger» la place de travail à domicile en la séparant du reste de l’espace de vie. Dans le cadre de la modification de l’affectation d’un espace existant, il convient de profiter du savoir-faire propre à un architecte d’intérieur, une prestation de services que nous proposons d’ailleurs également.

Le coronavirus a-t-il généré, ou du moins renforcé de nouvelles tendances?

Le désir d’être propriétaire de son logement a depuis toujours été très marqué et il s’est encore renforcé au cours de cette année caractérisée par le coronavirus. On constate que les gens semblent clairement préférer la campagne à la ville. La vie urbaine entre, d’une certaine façon, en concurrence avec le travail à domicile: en règle générale, on ne prévoit plus, en ville, que des balcons miniatures et la promiscuité s’accroît très fortement. On perçoit très clairement une tendance à la «fuite hors de la ville» – un grand nombre de communes à la campagne enregistrent un véritable raz-de-marée.

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Un client s’adresse donc à vous en vue de construire sa propre maison. De quoi le client doit-il être conscient? À quel moment l’architecte le mettra-t-il en garde?

Il faut tout d’abord dire qu’il y a des cas où il n’est tout simplement pas possible de réaliser les souhaits du client sur la parcelle en question, en raison de la loi sur les constructions. Ici, un changement est en cours dans l’ensemble de la Suisse: au lieu des coefficients d’utilisation employés jusqu’à présent, quelques cantons recourent déjà au taux d’occupation pour indiquer le degré d’utilisation d’une parcelle (voir à ce sujet la boîte d’information ci-dessous). Il devient de plus en plus difficile de construire des maisons individuelles …

… nous y reviendrons tout de suite en parlant du niveau des prix – revenons brièvement à la question de la mise en garde du client par l’architecte.

Nous donnons toujours à nos clients une liste de contrôle qu’ils doivent signer. L’un des points les plus importants pour moi: construire demande beaucoup de temps et il faut absolument en être conscient. Il ne suffit pas qu’un maître de l’ouvrage soit disponible le soir à partir de 17 heures ou le week-end. De plus, le maître de l’ouvrage doit accepter que l’architecte assume pour lui une fonction fiduciaire.

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Meilleur bilan écologique, agréable climat d’habitation: la part de marché des bâtiments en bois s’accroît – comme dans le cas de cet immeuble à plusieurs logements conçu par le bureau d’architectes BF architekten sursee AG à Altbüron, dans la partie nord de la campagne lucernoise.

«Sur le marché des logements en propriété toutefois, je ne pense pas que nous assisterons à des corrections et le niveau des prix se maintiendra – voire s’accroîtra encore.»

Revenons donc au sujet du coefficient d’utilisation: ne pourrait-on pas en conclure qu’au niveau des prix sur le marché immobilier, on ne distingue toujours pas de correction vers le bas?

Je vous l’ai dit, il faut d’abord que la masse des logements proposés en location se réduise – il suffit de constater le nombre de logements vacants, même dans les centres. Sur le marché des logements en propriété toutefois, je ne pense pas que nous assisterons à des corrections et le niveau des prix se maintiendra – voire s’accroîtra encore.

La réalisation de projets touchant des maisons individuelles est-elle rendue plus difficile par la législation liée à l’aménagement du territoire?

Oui. Comme nous l’avons déjà mentionné ci-dessus, le coefficient d’utilisation est remplacé par l’«empreinte» qu’un objet immobilier laisse sur une parcelle: plus on construit en hauteur, plus cette empreinte se réduit et plus la distance à la limite nécessaire augmente. D’ici 2023, cette modification sera appliquée dans l’ensemble de la Suisse. Dans le contexte de la volonté de densifier l’habitat, les maisons individuelles sont considérées comme un gaspillage; aujourd’hui déjà, il existe des communes qui interdisent sur certaines parcelles la construction de maisons individuelles parce que, dans un tel cas, elles considèrent qu’une seule famille gaspillerait trop de terrain. Cependant, il existe bien entendu également des parcelles pour lesquelles la nouvelle loi sur les constructions offre des avantages.

La construction de grands bâtiments rend les mandats plus attrayants pour les architectes.

(Il rit) Oui et non. L’équation n’est pas aussi simple que cela. C’est un fait que les maisons individuelles deviennent un bien rare – il n’est pratiquement plus possible de trouver des terrains sur lesquels il est possible d’en construire. N’oublions pas: lorsque nous parlons d’immeubles résidentiels, nous avons affaire à deux, trois ou quatre propriétaires – il ne s’agit pas toujours de grands chantiers.

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Faisons un pas de plus: le projet de construction a obtenu le permis de construire. Quelles sont les tendances que vous identifiez, en tant qu’architecte, pour la période des deux décennies écoulées?

Plus de surface. Avant, un salon mesurait 30 mètres carrés. Aujourd’hui, on en veut cinquante. Une chambre d’enfants ne mesure plus 11 mètres carrés mais peut-être 15 ou plus. À cela viennent s’ajouter davantage de salles d’eau: si un logement comportait dans le passé une salle de bain et un W.-C. de jour, il faut désormais au moins deux salles de bain et un W.-C. de jour. L’une des salles de bain est alors en règle générale intégrée à un concept appelé «master room» qui comprend également une chambre à coucher et un dressing.

Tout cela avec un concept d’efficacité énergétique maximale.

Bien entendu. Minergie, faibles besoins en énergie, bâtiments à énergie positive sont autant de notions qui y sont liées – un très vaste sujet. L’énergie photovoltaïque est devenue incontournable. La part du marché des constructions en bois ne cesse de croître. Ce matériau permet non seulement d’améliorer le bilan écologique parce qu’il est indigène mais également de créer une agréable ambiance d’habitat. La tendance que représentent les toits plats se perçoit également depuis l’extérieur et devrait se poursuivre, à mon avis. Ces toits permettent d’exprimer un langage formel très clair. Cela ne signifie toutefois pas que les toits inclinés vont disparaître.

Innovations de Suisse centrale

«Nous mettons en scène des espaces de vie.» Cette promesse est celle du bureau d’architectes BF architekten sursee AG dont la fondation remonte à 2001. Reto Frank et Philipp Berger ont fondé l’entreprise BF berger + frank AG en commençant à travailler dans un appartement. Ce n’est que trois ans plus tard qu’ils ont emménagé dans de «véritables» bureaux au centre du village d’Eich. Aujourd’hui, leur équipe compte 26 collaborateurs à Sursee et quatre à Lucerne (BF architekten luzern AG). L’immeuble de l’entreprise à Sursee allie technologies les plus modernes et espaces de liberté offrant aux collaborateurs des moments de détente et des pauses créatives. M. Berger, dessinateur en bâtiments de formation (et titulaire d’un diplôme HES d’architecte et de directeur de travaux) est en outre président du WIR-Partner-Network de Suisse centrale.

le site internet

Décision populaire «par empreinte»

Voici presque sept ans que le Peuple suisse a adopté, lors de la votation fédérale du 1er mai 2014, une nouvelle loi sur l’aménagement du territoire dont le principal objectif est d’obtenir un usage économe du sol. Depuis, les cantons ont adopté les plans directeurs correspondants et ont adapté leurs lois de planification et leurs règlements de construction – d’ici à fin 2023 au plus tard, les communes devront faire de même. Une modification centrale des méthodes de mesure de l’utilisation du sol concerne le passage du coefficient d’utilisation du sol à l’indice d’occupation du sol que l’on appelle également «l’empreinte» sur une parcelle. Ce changement a pour conséquence qu’aux endroits où cela est aujourd’hui encore possible, il ne sera plus possible d’autoriser la construction de maisons individuelles mais uniquement de bâtiments comportant plusieurs logements.

Photo de l’arcticle: Pius Galliker / photos d’objets: BF architekten sursee AG

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